Est-il possible de trouver des points communs dans la traversée d’épreuves qui peuvent être de nature très différentes ? Nous le savons, il existe de nombreux types d’épreuves qui a priori ne se ressemblent pas. Mais on peut distinguer deux catégories d’épreuves au-delà de tous les évènements. Ces deux classes ne se distinguent pas par la nature des évènements mais par le processus vécu. Il y a donc :
- L’épreuve vécue comme un tunnel
- L’épreuve vécue comme une impasse
L’épreuve tunnel
Au cours de ce vécu, la personne a l’impression d’être comme dans un tunnel. Elle voit une progression, même si cela peut paraitre parfois long. Elle sait aussi qu’il y a une sortie, le bout du tunnel. C’est le cas pour la majorité des épreuves que les gens vivent. Beaucoup de personnes pourront vivre ce type d’épreuves avec le soutien de la famille ou des amis. Bien sur cela n’empêche pas la souffrance liée à l’épreuve. Parfois la souffrance sera trop importante, parfois ce sera la durée qui sera trop éprouvante, alors la personne aura besoin d’aide pour avancer et sortir du tunnel.
L’épreuve impasse
Dans ce type d’épreuve, il s’agit de rebrousser chemin pour retrouver la sortie, dans une impasse il n’y a pas d’autre choix. Ce peut être chronologique mais aussi de remonter les processus qui ont mené à l’impasse.
On pourrait prendre aussi l’image d’une personne qui serait descendue au fond d’une grotte et se trouve bloquée. Elle a alors besoin de l’aide d’un spéléologue. Mais si la personne est descendue sans vraiment se rendre compte du chemin, lors de la remontée elle va bénéficier d’un éclairage et pouvoir prendre conscience de tout ce qu’elle a croisé lors de la descente.
Quelque soit la forme (tunnel ou impasse) dépasser une épreuve consiste à retrouver un chemin où l’on va pouvoir renouer avec la vie, la confiance et la sécurité.
L’épreuve : une perte à élaborer
Dans toute épreuve il y a une perte à élaborer : perte d’un proche dans le deuil, perte de la santé dans la maladie, perte d’une partie de l’image de soi lors d’un échec, perte de la confiance en soi ou dans les autres, perte d’amour, de soutien, de sécurité, etc. Lorsqu’on vit une épreuve, il est important de pouvoir identifier la ou les pertes que l’on est en train de vivre. Parfois c’est évident, mais souvent c’est plus compliqué que cela ne parait. Une fois les pertes identifiées, il sera plus facile d’avancer.
Vivre ses émotions
Une épreuve va engendrer des émotions comme la tristesse, de la colère ou d’autres encore. Il est normal de vivre ses émotions, c’est ce qui permettra de traverser la souffrance. Le plus simple est déjà de les accueillir en soi, de les reconnaitre ou plutôt de se reconnaitre comme ressentant telle ou telle émotion. Ensuite de mettre des mots, de les exprimer. C’est le seul moyen qu’il y ait d’évacuer : « ce qui ne s’exprime pas s’imprime. »
Accepter
Il y a parfois un risque à accepter trop vite, notamment avant d’avoir pu vivre ses émotions. Une acceptation trop rapide, trop intellectuelle, risque de masquer un déni. Est-ce qu’il s’agit d’accepter que cela soit comme ça, que ça ne puisse pas changer ? Non, en tout cas pas dans la majorité des épreuves. Ce qui est à accepter c’est la réalité. C’est-à-dire la situation telle qu’elle est objectivement et avec les effets qu’elle produit dans la personne et chez les autres. Bien souvent, il s’agit d’accepter la réalité de la perte dont nous venons de parler.
Trouver du sens
Au-delà de l’acceptation, il y a le sens. Qu’est ce qui a amené à vivre cette situation ? Beaucoup d’épreuves n’arrivent pas par hasard. Elles sont souvent les conséquences d’une suite d’évènements qui remontent parfois loin dans la vie de la personne. Découvrir le fil rouge du vécu permet souvent de comprendre comment une personne en est arrivée à vivre telle épreuve.
Reprendre la responsabilité
Lorsqu’une personne a trouvé le sens de l’épreuve, elle peut en prendre la responsabilité et changer ce qui ne lui convient pas.
« L’important n’est pas ce qu’on a fait de moi, mais ce que je fais avec ce que l’on a fait de moi » écrit J.P. Sarthe.
C’est à ce moment qu’il y a une véritable possibilité de changement. Lorsque la personne a clarifié le sens d’une situation, elle peut alors choisir et être pleinement responsable de sa vie. Cela permet de renouer avec les forces de vie.